mercredi 2 avril 2008

Le don


Au-delà des mots est ton langage.
Mon cœur est muet et ma parole chante une mélodie inconnue.
Je te pressens, mais je ne peux te voir ; ta présence contenue dans ma propre présence.
Le silence des passions laisse entrevoir le miroir de l'être, uni au non-être.
Insondable lame de fond, tu remontes des mers de l'inconscient.
Le radeau du moi « du corps que l'on a » navigue sur tes flots terrifiants.
Onde originelle du Verbe, tu es l’unique substance du « corps que l’on est ».
Matrice es-tu de notre enfance fusionnelle, parmi les dimensions à naître de la création.
Entre la poussée des titans et l'inspiration venue des dieux, se tisse l'onde du fils de Dieu.
Entre l'instinct de liberté et l'esprit sagesse, se vit au quotidien le fragile équilibre de l'âme humaine.
Ma quête s'arrête là, où commence la fin des intentions personnelles.
Je n'ai plus de corps où encercler ma destinée.
L'impermanence du temps dévoile le mouvement du créateur.
Terre de joie et de liberté, je me réjouis de voir ta Naissance.
La roue des naissances et des morts cesse devant le Jour sans nuit.
Tes souffrances et tes larmes sont les témoins des actes inachevées,prisonniers du passé.
Ce qui était n'est plus, aucuns remords, ni deuils ; le présent de l’Instant porte l'unique réalité.
Le souvenir est un fardeau qui ne sécurise plus.
L'individu déchire le cocon terrestre de la première naissance.
La Chrysalide rejette le cadavre, se désintégrant dans le flash nucléaire.
Et le ver de terre, maudit, est élevé à la gloire du Papillon, aux yeux de tous.
Sur le linceul, gît l'image de l'irradiante métamorphose du premier-né d'entre-nous.
Le passage est ouvert, le présent touche le futur, le don du changement est donné.
« Pas d'obstacle, rien n'empêche ! », dit la Mère.
La troisième oreille entend sans le bruit ; parole au-delà des mots, elle survole les gouffres béants de la solitude.
Les regards pointent vers le passé, scrutant la voûte étoilée en quête des signes du destin.
L'ancienne lumière stellaire, figurant l'ordre du chaos, ne montre plus aucun chemin en-dehors de soi.
Le silence sans fond de l’espace conduit inexorablement à celui qui « entend ». Je parle de toi !
De toi en qui prend vie le Verbe, Celui-là même qui repose enseveli dans le cercueil des mots.
En cet Instant, tu peux, si la foi te submerge, t’envoler... et transformer l'ancien monde pour un nouveau !
Car, tu es tout ce que tu vois, et davantage encore par ce qui te reste caché.
Au-delà de la vitesse-lumière, d’autres mondes supraluminiques, ceux des anciens dieux.
La nouvelle Matière-Lumière ouvre sur le soleil atomique, vivant au cœur de toutes choses.
Sa vitesse est la vitesse absolue, elle est la particule impondérable dessinant le monde.
Tel le rayon cathodique, elle assemble la Maya électronique d’une «télé-vision » de Soi.
Le temps naît du passage entre les mondes, depuis l’éternité subquantique au piège du trou noir.
La durée puise sa libido obscure des œuvres du passé, empiétant sur l'acte du présent.
Les fantômes du karma disparaissent, lorsque la frontière du conscient avance sur l'inconscient.
Le réel que nos sens appréhendent ne signale plus le possible ; tel un mantra, les habitudes « singent » les lois.
Frères et sœurs, les évènements du quotidien nous relient tous.
Par le corps de la Terre, ton destin est indissociable du mien.
Sans le savoir, tes larmes et tes joies sont celles que je partage avec toi.
Nées de la même Mère originelle, sont toutes les cellules qui nous portent .
Ou ensemble nous traversons la mer rouge, ou ensemble nous sombrons au fond de l'abîme.