dimanche 30 mars 2008

Mémoire de la Lumière éternelle


Pris au piège de son image, le dieu-enfant oublia l’Être pour devenir l’ombre, une face et un dos.
Le cri primal est le premier chant du « co-naissant ».
La naissance est douleur.
L’insoutenable légèreté de l’Être s’identifia à la forme, poussière dans le silence immense.
Une étendue sans fin dont il ignorait qu’elle reflétait désormais le miroir de son propre coeur.

Blessure d’une lumière perdue, l’ombre rêve d'une Lumière sans nuit.
Enfant de la lumière, l’obscurité est une lumière qui s’ignore.
Un sont-ils dans l’infini sans écho ; deux deviennent-ils, lorsque la lumière jaillit des ténèbres.
L’un est image de l’Autre.
l’Inimaginable est la demeure de l'éternel Enfant.

Il fit une porte de mensonge, par où la Vérité put entrer.
L’Unité devint le multiple, et creusa l’abîme de l’espace-temps, où son miroir s’édifia.
Se fragmentant en une infinité d’images, elle plongea sont regard dans le temps d’où jaillit le rayonnement.
Navigant sur le flot des ondes progressives, l'espace aux sept demeures devint la lumière.
Chaque monde, une totalité, un Jour de création, où une ombre de matière a creusé son nid .
Cathédrale naturelle du corps, les cinq sens du temple s’étendent au sept.
En la première Jérusalem, l' infime atome sans poids tissa un vêtement à l’Infini.

Lumières oubliées, les racines souterraines plonge dans les sombres royaumes de l'inconscient.
Son rêve accueille la multitude des points de vue, dévisageant l'Unité invisible.
Pour l’Unique, tout est clarté ; multiple devient-il, quand son reflet débute à la racine d'une obscurité abyssale.
Le Souriant est dans chaque larme, dans chaque atome esseulé.
Il est le Consolateur secret vers qui tous les chemins aboutissent, tôt ou tard.

L’espace d’un instant éternel, il devint les galaxies, les mondes et les peuples.
Libre de connaitre sa source, ou de s’en détourner, est l’image du Moi.
L'anima de la bête seule, perpétuellement en lutte contre le monde, adore ou abhorre son image.
Image étincelant est le don de la liberté, encore détournée au profit du pouvoir solitaire.
Une liberté, dont nul ne sait d’où elle vient et où elle va.
Le souffle insuffla la vie à la forme-miroir, qui invoqua en retour le droit au hasard.

Prisonniers de leur illusion, exilés en apparence du berceau de l’Être, les dieux-enfants prirent le chemin de l’Avoir.
Grand ou petit est l’Avoir, reflet d’une Maya qui compte et mesure vainement l’insondable.
Sur le pouvoir ou l’impuissance, l’ombre de rêve fonde le sens de son existence ;
La permanence de la forme n’existe pas, combien même ses splendeurs du moment semblent parfaites.
La co-naissance de l’Être est bonheur.

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